En 1848, 40 % de la population parisienne est ouvrière. Nombreux sont les provinciaux et les étrangers venus s’installer massivement dans la capitale pour travailler à l’usine, principale employeuse d’une main d’œuvre abondante issue de l’exode rural. Les ouvriers dominent alors le paysage parisien, et, en 1931, ils forment encore plus de 30% de sa population, contre 10% des actifs aujourd’hui.
Sur un plan économique et déjà depuis 1820, Belleville fut un quartier très industrieux avec d’innombrables petites entreprises industrielles et ateliers artisanaux. Ces métiers se trouvaient rassemblés par domaines d’activité : petits métiers de Paris, chaussures, habillement, maroquinerie, machines outils… Cette caractéristique fit de Belleville le premier quartier ouvrier et vit naître les tout premiers syndicats français (chapellerie, métallurgie, etc.)[
Des années 1870 aux années 1940, ces quartiers populaires fortement communards et communistes de l’Est parisien forment un bastion politique d’importance, une « véritable montagne ouvrière d’où le peuple descend vers le centre pour se rendre au travail ». Mais dès les années 1950, ce monde ouvrier va peu à peu disparaître ne laissant que le pittoresque d’une culture ouvrière passée campée par des personnages de cinéma.
Dans l’Est parisien, certains lieux de mémoire subsistent cependant. Ils demeurent des lieux emblématiques de la mémoire et de l’histoire ouvrière des quartiers de Belleville-Ménilmontant, c’est le cas l’ancienne coopérative ouvrière la Bellevilloise ou la Maison des Metallos – et de biens d’autres – reconvertis aujourd’hui en lieux culturels.
Au Programme de cette séance
• à 17h : « Marcel, les mémoires d’un métallo », film d’atelier réalisé par Canal Marches (avril 2009 – 1ère partie – 13 mn)
Réalisé dans le cadre du projet Paroles et mémoires des quartiers populaires, ce film d’atelier dresse le portrait d’un ancien ouvrier et syndicaliste CGT de la métallurgie bellevillois, Marcel Rozental. Il nous parle de son enfance pauvre et heureuse à Belleville, de ses parents, juifs venus de Pologne, de l’occupation nazie, de ses premiers engagements de jeunesse, de ses combats avec le Comité des mal-logés…
• à 18h: Débat : mémoires et histoires ouvrières de l’Est parisie
Intervention de l’historien Pierre-Jacques Derainne suivi d’un échange avec le publi
Après une mise en contexte sur l’histoire économique, sociale et politique des populations ouvrières de l’Est parisien, P.J. Derainne évoquera quelques lieux emblématiques de cette histoire ; la Maison des Métallos, la Bellevilloise…
• à 19h: « Ça va ça vient », fiction de Pierre Barouh (1970 – 1h52)
avec Areski Belkacem, Jérôme Savary, Miou-Miou, Elie Garguir …
Un ouvrier en bâtiment qui travaille près de la place des Fêtes rencontre un ami qui lui présente une troupe de musiciens ambulants… Un film rare à l’esprit flâneur et anticonformiste avec, en filigrane, des images de démolition du vieux Belleville.
> En présence et sous réserve du réalisateur Pierre Barouh.
ENTRÉE : 3 €
Les prochaines séances auront pour thèmes :
> 4 mars 2011 : Femmes d’ici et d’ailleurs
> 1er avril 2011 : Paris-Rome
> 6 mai 2011 : Paris-Berlin
> 3 juin 2011 : Jazz à Belleville