Projection débat Mémoires ouvrières, mémoires des luttes

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Durant les années 1970, une certaine fierté participait de la condition ouvrière, qui s’incarnait dans des lieux spécifiques, dans une tradition et des organisations, dans des luttes. La crise économique et sociale, le chômage, sont passés par là, et trente ans plus tard, alors que les ouvriers sont encore plus de six millions, ils sont devenus invisibles dans le discours médiatique et dominant. Devenus opérateurs, collaborateurs, cet effacement du vocabulaire est aussi un effacement des mémoires. Renvoyés au passé, comme s’ils n’existaient plus, les ouvriers ne sont pas pour autant inscrits dans les grands récits mémoriels ou dotés de lieux de mémoire. Pourtant, il y aurait tant de choses à raconter pour peu qu’on se donne la peine d’écouter ce que font, à des échelles diverses, des associations, des militants, des historiens et des artistes. Quelles pourraient être les voies pour transmettre une mémoire vivante, diverse, non mythifiée du monde ouvrier, et plus largement des milieux populaires ? Quels sont les moyens les plus appropriés pour le faire ? Quels lieux pourraient la symboliser ? Comment éviter de figer une telle mémoire, pour ne pas en faire un récit homogène et artificiel ?

Rapporteur-discutant : Sylvain Pattieu, maître de conférences en histoire (Université Paris 8).

expériences et projets :
Arezki Amazouz (Association des Travailleurs de l’Île Seguin),
Bernard Massera (Association Chausson Dignité Ouvrière),
Tangui Perron (Périphérie),
Margaux Delafon (Compagnie Barouf Théâtre),
Patrice Spadoni (Canal Marches),
Marina Galimberti (Rapsode Production).


Le Printemps de la Mémoire est la première biennale du Réseau Mémoires-Histoires en Île-de-France depuis sa création il y a un an, le 22 mars 2010. Ce réseau investit le champ de la mémoire et de l’histoire sociale et culturelle : en déclinant de manière transversale les thématiques des questions urbaines et des quartiers populaires, des migrations, du monde du travail et du monde ouvrier, et en articulant l’approche mémorielle et historique.