Chatila, les femmes et les enfants… est centré sur le « Chidren & Youth Center » (CYC), emblématique pour deux raisons : c’est le seul bâtiment à Shatila qui dispose devant son entrée d’un espace ouvert où les gens peuvent se croiser, s’arrêter et se rencontrer, c’est aussi un lieu où les enfants non scolarisés dans les écoles du quartier (payantes, même les écoles publiques) peuvent venir gratuitement recevoir des enseignements laïques, de la maternelle au niveau du brevet et même au-delà.
Financé par des dons provenant d’ONG étrangères, totalement areligieux mais absolument résistant, c’est aussi un endroit où l’on enseigne ce qu’est la Palestine, où l’on maintient vivante son histoire, sa culture, ses traditions. Il est dirigé par un homme de 62 ans, Abu Moudjahed, né en Palestine, qui a émigré de force en 1948 à l’âge de quelques mois au Liban au moment de la Nakba, et qui a investi toute son énergie depuis des années dans le projet et la construction de ce Centre.
Aujourd’hui plusieurs centaines d’enfants fréquentent le CYC régulièrement, où l’enseignement est prodigué par des bénévoles et souvent par des jeunes qui y ont été élèves.
Le film montre la vie dans le camp, il est construit autour de quatre personnages principaux :
* Abu Moudjahed qui connaît par cœur l’histoire de Shatila, celle de la Palestine et est une personnalité très respectée par tous les habitants du camp, de 0 à 100 ans…
* Abeer Kassem, 26 ans et qui prendra la suite d’Abi Moudjahed lorsque celui-ci passera la main. Elle est compétente, dévouée, motivée et rayonnante…
* Dr. Mohamed Khetib, médecin, sexagénaire également, qui a accompagné son vieux compagnon Abi Moudjahid tout au long de l’édification du CYC. Il a créé un musée de la Palestine dans Shatila, en rassemblant divers objets évoquant la vie d’autrefois, d’avant 1948, d’avant la Nakba.
* et enfin Nohad Hamamd, la lumineuse responsable de Najdeh, association de femmes installée non loin du CYC, dont l’activité se partage entre la formation professionnelle pour permettre aux femmes de postuler à des emplois qualifiés, et l’artisanat traditionnel (notamment la broderie, identitaire puisque ayant des motifs spécifiques correspondant à chacun des villages de Palestine).
Pour en savoir plus : http://www.cedidelp.org/spip.php?article492
http://www.youtube.com/watch?v=5TrIOZk01MA&feature=digest