Parce que nous aimons beaucoup le film de Frédéric Touchard, un film très ouvert à de mutiples interrogations sur le « partage des territoires », Voir&Agir s’est associée à l’organisation de cette soirée qui clôt une série de cinq projections-débats (une par semaine) qui ont eu lieu au cinéma l’Entrepôt.
N’hésitez pas à faire circuler l’information… et à nous rejoindre le :
JEUDI 28 FÉVRIER 2008, à 20 heures
à L’ENTREPÔT
7/9 rue Francis de Pressensé – PARIS 14e
M° Pernety
LA DIGUE
Un film de Frédéric TOUCHARD
2007
Il y a 50 ans, un vaste programme industriel se développe à l’ouest du port de Dunkerque. Pour que les navires minéraliers puissent accoster sur le quai d’Usinor, une immense digue longeant la mer est érigée : la digue du BRAEK.
La digue du Braek borde une très belle plage qui, malgré la dangerosité du lieu (14 usines SEVESO la jouxtent) est très fréquentée par la population environnante. Faut-il interdire la digue du Braek, pour des raisons de sécurité et de sûreté, ou doit-elle rester ouverte au public, puisque tel est l’usage ?
Et depuis 50 ans, entre interdiction et tolérance, nécessité industrielle et usage public, la digue du Braek, près de Dunkerque, vit dans une permanente contradiction. Et c’est ce statut instable, hors la loi, au sens premier du terme, qui fait de ce « terrain vague » un site exceptionnel pour l’observation de notre société.
Projection suivie d’un débat avec Frédéric TOUCHARD, réalisateur, et Claude-Marie VADROT, journaliste à POLITIS.
À Dunkerque, une plage au bord de l’amer
« Remarquez, s’ils mettent les panneaux que pour décourager, c’est rien. Tant qu’ils n’interdisent pas, nous, on s’en fiche », sourit une plagiste, assise sur sa chaise pliante, les pieds dans le sable. De fait, la digue du Braek est une sorte de zone de non-droit. Une plage d’un côté, le port de Dunkerque et une enfilade de sites industriels dangereux classés Seveso, de l’autre. (…)
Ce qui a amené le réalisateur Frédéric Touchard à aller « occuper la digue pour regarder ce monde ». Avec en arrière-plan l’hypothèse d’une fermeture de l’accès dont personne ne veut entendre parler. Ici se croisent plagistes, militants écologistes, employés du port ou des usines, pêcheurs, syndicalistes et ornithologues. Sur fond de cieux changeants, de plages et de paysages industriels, ils racontent des fragments de souvenirs, des histoires du quotidien. Comment ils se sont approprié ce « bout de ville ».
G.LAU dans Libération du 14 février 2008