– Paris, le 30 novembre 2007 à 18h30 : Brasserie du Parc, 56 rue d’Aubervilliers, 75019 (en face du local MIB/FSQP). Métro Stalingrad,
DEBAT précédé de la projection de ‘Slimane Azem, une légende de
l’exil’, 52 mn, de Rachid Merabet ( sous réserve ), d’un portrait de
Kamel El Harrachi signé Djamel Kelfaoui et de ‘Chansons de
l’immigration, les scopitones des cafés arabes’, 20 mn, un montage de
l’agence IM’média autour d’un débat au Cabaret sauvage le 31 mai 2007,
avec Mouss et Salah Amokrane, Michèle Collery, Rabah Mezouane, Momo et
Djamel de Bondy, etc.
– Saint-Etienne, le 29 novembre à 20h : Café 9 – 9 rue François Gillet
– AOC
– Vaulx-en-Velin, le 30 novembre à 18h30 : Centre social Peyri – 1 rue
Joseph Blein – AOC
– Lyon, le 30 novembre à 21h : Bistroy – 1 rue Chapet – AOC – Et le 2
décembre à 16h : Epicerie culturelle – 3 rue des Pierres Plantées
( infos Rhône-Alpes communiquées par Divercité )
*A.O.C. = Apéros Origines Contrôlées
La redécouverte des chansons de l’immigration entre nostalgie,
récupération institutionnelle et réappropriation collective
Plusieurs individualités ou groupes issus de l’immigration
s’intéressent aujourd’hui à l’expression culturelle de leurs parents
ou aînés, en particulier à la chanson. Rachid Taha (ex-Carte de
Séjour), L’Orchestre national de Barbès (ONB), Mouss & Hakim (
ex-Zebda), … permettent ainsi de redécouvrir un répertoire musical
de
l’immigration plus ou moins oublié ou négligé. Des auteurs, cinéastes,
activistes culturels, ou encore les enfants de certains artistes (
Amazigh Yacine, Kamel El Harrachi…) font revivre cette création
prolifique, de la « chanson de l’exil » aux chants des déserteurs contre
les guerres coloniales portugaises.
Simultanément, les auteurs même de ces chants & musiques disparaissent
peu à peu. Mamadou Konté, créateur d’Africa Fête et Lamine Konté,
poète-musicien dans la lignée des griots africains, viennent ainsi de
nous quitter en 2007. D’autres survivent encore, le plus souvent
ignorés de (presque) tous. Et les trésors culturels qu’ils ont produit
sont menacés de disparition suite aux mutations technologiques de
l’industrie musicale face auxquelles ils n’ont pas pu ou pas su
résister.
Certes, la mémoire orale est un nouveau « créneau porteur », et des
« entrepreneurs de la mémoire » tentent de récupérer cette production,
notamment dans le cadre d’une (ré)écriture institutionnelle de
l’histoire de l’immigration en France. Mais cette inscription
réductrice dans le « roman national » français, qui plus est sans
intervention conséquente d’acteurs culturels qualifiés dans les
domaines artistiques concernés, est-ce le moyen le plus approprié pour
reconnaître l’expression culturelle de l’immigration et pour rendre
hommage à ses artistes ?
Ne faudrait-il pas commencer par rencontrer les artistes et les
producteurs historiques de la chanson de l’immigration afin de
connaître leur(s) point(s) de vue ou, tout simplement, pour les
(ré)écouter ? Par organiser des rencontres publiques entre artistes de
différentes générations, et de différentes origines ? Par une
discussion sur les ressources et outils technologiquement et
économiquement performants, mobilisables pour contribuer à la
sauvegarde des créations existantes ? Nous sommes quelques uns à
penser
que c’est un préalable indispensable, dans la perspective d’une
réappropriation collective du patrimoine culturel de l’immigration,
restitué autant que faire ce peut dans son contexte historique (
c.à.d.
artistique, social et politique ). Faute de quoi, c’est le processus
de
dépossession qui prévaudra, y compris dans les milieux les mieux
intentionnés, sur fond de nostalgie et/ou d’amertume.
Mogniss H. Abdallah
– La revue Origines contrôlées n° 3 – automne 2007 – est entièrement
consacrée à la chanson de l’immigration.
cf. site : www.tactikollectif.org