Présentation de RES PUBLICA n° 67 de la revue Cassandre

au Lavoir Moderne Parisien,
35, rue Léon – 75018 Paris.
Métro : Château rouge ou Marcadet-Poissonniers.
En présence de quelques-uns des collaborateurs de la revue


-RES PUBLICA = l’art est une affaire publique. C’est le chantier de la revue Cassandre ce trimestre, qui s’ouvre sur un entretien avec Régis Debray. Il y est question du rôle de la culture et de l’art dans la construction des citoyens et de la société. Encore faut-il qu’une véritable politique culturelle – portée par une réflexion de fond – lui en donne les moyens.

?

Depuis une soixantaine d’années, notre pays a su construire un service public qui a permis d’envisager le geste artistique en dehors des critères – et de l’emprise – de l’économie. Sommes-nous encore en mesure, dans le contexte mondial et européen actuel, d’enrayer la destruction de ce service public qui, pour être assez exemplaire en Europe, n’échappa pas à certaines dérives? C’est ce dont nous entretenons avec l’ancienne ministre de la culture de Lionel Jospin Catherine Trautmann, qui analyse les raisons de l’échec relatif de sa politique en faveur des arts vivants. Elle souligne les obstacles rencontrés, lorsqu’en 1998 elle tenta, avec une fameuse charte, de rappeler à leurs responsabilités les structures bénéficiant de soutiens publics. Aujourd’hui, pour compenser une baisse des subventions effective et prévisible, les décideurs politiques incitent artistes, compagnies et institutions, à augmenter leurs ressources propres en cherchant des fonds «ailleurs». Ailleurs, c’est-à-dire auprès de partenaires privés. Si nous sommes encore loin du système britannique, on peut s’inquiéter des dangers pour la liberté de création que représente l’intrusion massive de l’argent privé dans le secteur public.

Le secteur privé, avec sa vision «entrepreneuriale» de la culture, tire les institutions culturelles vers une logique quantitative dans un but de valorisation d’image ; logique où la création au long cours n’a évidemment pas sa place. Alors, le mécénat, alternative heureuse pour le financement de la culture, ou miroir aux alouettes?
L’une des options choisie par certains pour échapper aux difficultés de l’époque, c’est la mutualisation des moyens, dans la tradition coopérative née des luttes du 19ème siècle. C’est ce dont nous parle Daniel Le Scornet, qui s’est efforcé, avec le projet d’une Mutuelle Arts Sciences Social Culture (MASC), d’extrapoler à la culture les principes de l’économie solidaire…

Le domaine de la formation est évidemment fondamental : c’est là que se transmettent les valeurs et que se construisent les méthodologies des futurs décideurs. L’immixtion de la culture du «privé» y est alarmante : les filières de management et d’ingénierie culturelle, qui se multiplient, axent leur enseignement sur les notions de gestion, de communication, de rayonnement, de rentabilité. Cassandre dénonce ce cheval de Troie de l’esprit marchand dans le domaine public…
Le piège est aussi sémantique: les nouveaux consultants usent d’une novlangue digne du 1984 de Georges Orwell, dont nous proposons un florilège.

Réservations : Cassandre/Horschamp, Cité européenne des Récollets : 01 40 35 00 98.
Informations complémentaires sur http://www.horschamp.org

Cassandre porte depuis 1995 les valeurs d’un art en prise avec la société dans la lignée des combats de l’après-guerre, fait avancer les idées et lutte contre l’endogamie. Notre travail est celui d’une « nouvelle critique » qui ne se contente pas de juger l’« objet », mais appréhende le geste de l’art en prenant en compte la relation à l’histoire, aux populations et aux lieux. Visitez le site www.Horschamp.org, mettez-vous même vos informations en ligne sur Passeurs: www.passeurs.org, recevez microCassandre chaque mois. Et, bien sûr, abonnez-vous Cassandre, la revue papier.Cassandre/Horschamp, Cité européenne des Récollets, 150, rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris, France. E-mail : cassandre@horschamp.org – Tél.: 01 40 35 00 98.