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Pétition internationale du collectif ALTERDOC, en solidarité et soutien total à tous ceux qui luttent à Oaxaca.
adressée à monsieur L’ambassadeur du Mexique à Paris

En mai dernier, dans l’État d’Oaxaca, au sud du Mexique, les
enseignants ont entamé une lutte pour l’amélioration de leurs
conditions salariales. Suite à la répression déclenchée par le
gouvernement d’Oaxaca le 14 juin, le mouvement jusque-là limité à des
revendications corporatives s’est étendu à d’autres secteurs pour
déboucher sur un vaste mouvement populaire et social, qui exige depuis
plus de 6 mois la destitution du gouverneur de l’état de Oaxaca, Ulises
Ruíz Ortiz (appartenant au PRI).

Dans cette région, l’une des plus indiennes et plus pauvres du pays, le peuple s’écrient "basta !" à la corruption, à l’exploitation et aux injustices qu’ils subissent au quotidien.
Au cours des derniers mois, le conflit s’est durci, jusqu’à l’intervention récente de la police nationale mexicaine, qui a violemment délogé les piquets et les campements de l’APPO (l’Assemblée populaire des peuples de l’Oaxaca).
Depuis le début du conflit, au moins 20 personnes ont été assassinées, des centaines de manifestants ont été arrêtés et on déplore des dizaines de disparus. Des organismes de défense des Droits de l’Homme ont d’ores et déjà enregistré les tortures, les mauvais traitements et les menaces dont ont été victimes les personnes appréhendées, ainsi que les persécutions et les abus commis par les corps de police et les groupes paramilitaires.
L’opinion internationale s’est mobilisée autour de ces graves événements pour dénoncer les abus commis et trouver à ce conflit une issue qui passe par le dialogue.

Notre ONG audiovisuelle tient à promouvoir le rôle du cinéma et de la vidéo indigène ainsi que des médias indépendants qui ont diffuser l’information sur les mouvements de résistance et ont réussi à rompre le silence des médias internationaux :

Le cinéma et la vidéo indigène se sont développés ces dix dernières années. Ils donnent une voix digne aux visions, aux luttes, aux connaissances et à la culture des peuples indigènes.

Le premier Centre de Vidéo Indigène a été créé à Oaxaca en 1994. Cette institution a mis en place des ateliers dans lesquels elle a formé plus de six cents personnes entre 1994 et 2000.

Il existe à l’heure actuelle plus de deux cents productions vidéo indigènes réalisées dans l’État d’Oaxaca. Des vidéos documentaires qui parlent, entre autres, de coutumes et de traditions, de lutte pour la terre et qui exigent la reconnaissance des droits indigènes. « En utilisant la vidéo dans des processus d’auto-représentation, nous avons mis l’accent sur son utilité pour renforcer l’identité et les luttes des peuples indigènes, sur la nécessité de posséder des archives audio-visuelles qui défendent la mémoire indigène et la préservent pour l’avenir et sur l’importance de disposer de moyens de communication qui reflètent notre diversité culturelle, force de notre pays.

Le travail est le fil conducteur de nos productions et c’est l’élément qui articule la représentation de nos communautés. C’est la base dont nous partons pour valoriser l’image de nos peuples. » Ojo de Agua

Ojo de Agua Comunicación, organisation audiovisuelle, assure le soutien et la promotion des projets de communication des communautés indigènes grâce à la réalisation, la production et la diffusion de films vidéo.

Grâce au relais du média indépendant, Indymédia d’Oaxaca, du Chiapas et Mexico, Ojo de Agua a réagit en tant que collectif de réalisateurs et a pu donner au monde son témoignage des événements.

Nous avons fait découvrir leurs films à travers des festivals réputés comme :

Amiens, Toulouse, Lussas, Paris, à la Scam. Le regard qu’ils donnent à voir sur le monde est d’une grande richesse. Partout leurs films ont étonné et leur singularité ont été reconnues. Ces films constituent une mémoire inaltérable pour leur peuple et pour l’humanité.

Aujourd’hui l’existence d’Ojo de Agua est menacée. Ses membres sont persécutés, accusés de crime. Ils vivent dans la peur.

Nous, signataires, rompons le silence des médias officiels sur la répression, l’impunité, l’arbitraire et les brutalités policières qui s’exercent contre le mouvement populaire et indigène de l’APPO de la ville d’Oaxaca :

- plus de cent cinquante personnes disparues ;

- plus de trois cents personnes détenues dans des prisons à plusieurs milliers de kilomètres de l’état d’Oaxaca ;

- plus de cinq cents mandats d’arrestation contre les défenseurs des Droits de l’Homme, les autorités communautaires, les responsables de médias indépendants et tous ceux qui ont participé à l’expérience d’autonomie régionale ­ urbaine et paysanne -d’OaxacaŠ

Nous exigeons :

- toute la vérité sur les personnes disparues et qu’une enquête internationale soit ouverte ;

- la libération de tous les prisonniers politiques arrêtés d’une manière arbitraire ;

- l’arrêt immédiat de l’utilisation de la torture ;

- l’annulation de tous les mandats d’arrestation vis à vis des personnes qui ont participé à ce mouvement social ;

- l’arrêt immédiat de l’appel à la délation utilisé par le régime fasciste

- la dissolution immédiate des bandes paramilitaires indignes d’une démocratie ;

- l’arrestation immédiate des assassins, qui ont été identifiés, des journalistes Bradley Will, Francisco Flores Salanueva et des agresseurs armés contre les 12 cinéastes indépendants qui ont été sauvagement frappés ces six derniers mois ;

- la levée de l’état de siège d’Oaxaca avec le retrait immédiat de la Police Fédéral Préventive ;

- le respect démocratique de la liberté d’expression, de communication et la libre circulation des personnes ;

- nous exigeons que tous les membres du mouvement de Vidéo Indigène ne soient pas inquiétés et que leur travail soit respecté ;

- que les membres d’Ojo de Agua et d’Indymédia ne soient pas poursuivis par la police et soient protégés des actes des paramilitaires ;

- que la liberté d’informer soit respectée.

Nous refusons avec la plus grande énergie que le gouvernement mexicain criminalise les justes revendications de l’APPO et des peuples indigènes.

Nous affirmons notre solidarité et notre soutien total à tous ceux qui luttent à Oaxaca pour une cause juste et noble.

Le collectif ALTERDOC et http://www.petitiononline.com/dgra7034/petition.html



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